Prévisions météo (alerte vents ascendants?)

Tac, tac, tac. Cuidado. Hypomania alert? Mieux vaut prévoir et être sur ses gardes. Certes, c’est sans nul doute la première fois, qu’après toutes tes périodes de fisbachomania, tu écris enfin quelque chose de bien en français sur Fishbach (cf. ” ‘Mortel’ de Fishbach (juste une chronique personnelle)”). Mais replaçons les choses dans leur contexte. Tu ne te sentais pas hyper bien, genre “merde, ça allait mieux, est-ce que je ne retombe pas?” Tu avais commencé à prendre des notes éparses en vue d’un article sur les possibles évocations ou peintures du trouble bipolaire dans l’univers pop–rock (et il y en a). Tu t’es alors rappelé qu’avec ton virage Robocop plus fort que la technologie de 2017 et tout ce qui en a suivi — merci saloperie de trouble bipolaire — tu n’avais jamais réalisé un vieux rêve datant de ce lointain temps: écrire une chronique interprétative de la chanson “Mortel”. Tu as donc fait ce que tu avais déjà fait à l’époque: tu as contacté le compositeur des textes, Valoy, pour quelques interrogations qu’il te restait et pour arriver à quelque chose d’abouti et de clair. il n’a pas daigné laisser filtrer grand chose, c’était plus excitant. Cela est allé ensuite beaucoup plus vite que tu ne le prévoyais. Tout est sorti tout seul en quelques dizaines de minutes — trois ans d’attente pour un travail de trois heures —, comme si une grande partie de ce que tu voulais dire était stocké là, quelque part. Il y a des objectifs que l’on ne peut pas laisser enterrés si l’on veut mourir tranquille. Tu restais cependant un peu insatisfait et dans le doute pour quelques détails: elle est bipolaire d’une certaine manière cette chanson, comme tu l’as écrit, mais est-ce que cela valait vraiment la peine d’en publier la chronique sur le blog? Tu t’es dit: “boh, qu’est-ce que ça coûte?” Tu l’as donc publiée en accès restreint et l’as envoyée à Valoy, au cas où. Sa réaction a été très positive, il t’a dit que c’était très bon, a validé tes interprétations, t’a même demandé de mettre la chronique en ligne afin qu’il puisse la diffuser dans ses réseaux sociaux. Il y a des petits trucs dans la vie qui marquent des journées d’une pierre blanche (dans ton cas blanche et noire, mais passons). Tu étais un peu en ballotement quelque part entre –4 et –2 et là: boum, quel effet antidépresseur. Qu’est-ce que tu pouvais rêver de plus comme gratification? Tu as toujours admiré le personnage pour sa composition des textes de Fishbach — tu as dans la foulée découvert que ce qu’il faisait en solo était potentiellement génial — est-ce que ce n’est pas mieux qu’être publié dans Les Inrocks ou même félicité un jour par Fishbach? Mais attention: tu t’es un peu emballé et en as parlé avec enthousiasme (ce qui littéralement, à la base, signifie “Dieu en nous”; chez un bipolaire, sentiment et attitude à manier avec précaution, par conséquent) à plusieurs personnes, sur le mode: “j’arrive enfin à écrire un truc cohérent et décent sur Fishbach après presque trois ans de délires ou d’incapacité intellectuelle.” Certes. Tu es à +1, le niveau idéal pour la création. Tu es (temporairement? définitivement?) en sortie de dépression. D’autant plus attention, encore une fois, donc; il s’agit aussi de Fishbach quand même, de l’artiste dont ta psychose s’est emparée durant des mois pendant tes phases maniaques entre 2018 et 2019. Certes, David Anderson, tu l’as tué, et il ne se sent jamais dans le texte. Mais il ne faudrait pas qu’il ressuscite à l’improviste, ou que les gens se mettent à croire que tu as écrit ce texte dans un délire érotomane, pour que Fishbach un jour l’admire. Elle a sans doute d’autres chiens et chats à fouetter, de toute façon. Tu as eu un retour positif du compositeur des textes, et c’était surtout sur eux que tu voulais réfléchir. C’est une petite consécration et quand tu penses à l’année de merde et d’impuissance à la condition humaine que tu traînes derrière toi, c’est un peu le pied, non? Voilà, tu l’as fait, et après deux relectures, tu t’es dit: “merde, mais c’est vrai que c’est bon”. Mais maintenant, next, tu tournes la page, dis-toi que c’est comme boucler une thèse ou un article scientifique; tu te dépêches d’accomplir les formalités pour pouvoir reprendre au plus vite le boulot (ce qui va encore prendre du temps), tu retournes à ta réflexion sur rock et bipolarité, tu n’attends pas de voir ton psy pour diviser par deux ta dose d’antidépresseur, tu écoutes 24′ piece de Valoy (chef d’œuvre de post-postrock) et Body Talk de Robyn (chef d’œuvre d’electro-dance). Et tu vas courir, encore, même si c’est loin d’être vraiment ça en termes de sensations, même si ton traitement indubitablement te diminue physiquement. C’est triste, mais c’est à ta tête que tu dois d’abord penser. Tu seras superman quand tu pourras, c’est-à-dire quand tu arrêteras de fumer, donc surtout, quelque part, n’arrête pas de fumer (car être superman, tu avais pleinement le droit avant, mais maintenant c’est délicat); n’oublie pas: ton dernier virage maniaque, c’est en faisant énormément (trop?) de sport qu’il s’est déclenché, tellement courir te mettait dans des états de up pas possibles. Ce qui n’est vraiment pas faux. Sois un peu horacien. Elle est loin la vie où ton unique leitmotiv était ce texte de Kasabian:

Kings, kings may come and then go
By these words you must know
That things come and then pass
Live your days like the last

C’est comme ça.

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