SOLITUDE ET VENGEANCE!

Et non, et non, et non! Ce blog est loin d’être terminé! Le domaine de la lutte doit s’étendre… Il me reste, entre autres, à rendre un hommage vibrant à une écrivaine bipolaire quasi-inconnue (Mia Lee). Mais commençons par le commencement. J’étais très triste et déprimé aujourd’hui. Je me suis rendu, pour rien, à l’Assurance Maladie (tracas administratif lié à mes arrêts de travail). Pris d’une furibonde envie d’uriner, je me suis ensuite arrêté dans un bouge et j’ai demandé un Coca Zéro. Je ne l’ai pas terminé. C’est pire que le café pour la tachypsychie ce truc! Mais quelle illumination! Je me suis à nouveau retrouvé propulsé dans le passé, sur toute la période courant du 16 janvier 2016 (date de mon retour en France depuis le Chili et, tenez donc, synchronicité, date de la réelle émergence comme musicienne non isolée de Fishbach; voir ce lien par exemple) au 15 mai 2017 (date de ma première réelle crise de panique psychotique qui me fit manquer un double concert Cléa Vincent + Fishbach au Plan de Ris-Orangis). Du deuil je suis soudainement passé à la rage sanglotante. J’ai compris à quel point la dérive et la spirale d’enfermement cérébral des malades psychiques tient quand même souvent beaucoup aux a priori, brimades à l’emporte-pièce, orientations erronées sinon inconscientes, et à l’abandon de la part de leurs “amis”. Mon père m’a un jour dit: “le sentiment de handicap que tu ressens est lié à la vision que ton entourage a de toi — et à l’auto-stigmatisation dans laquelle tu te retrouves en subséquence.” Je vais essayer d’être aussi succinct et synthétique que possible dans les lignes qui suivent afin de donner plus d’impact à cet article. Je vais citer des personnes qui furent de vrais amis dans le passé mais que, à une exception près (dans la cyber-sphère), je ne vois plus depuis très longtemps; je les mentionnerai sous couvert de pseudonymes incompréhensibles mais plus ou moins suffisamment explicites pour eux voire leurs proches. Il n’y aura rien de diffamatoire; il n’y aura aucune menace; je dirai juste la vérité. Si ces personnes tombent sur cet article, elles se sentiront juste un peu connes voire resteront-elles patatrafiées dans leur stupeur à se prendre ainsi mon opinion dans leurs faces; ou se diront-elles, sans rien comprendre (je me rapproche jour après jour de la stabilité et de la reprise du travail), “voilà, il repart en vrille.” Si des personnes de leur entourage lisent cet article et les identifient, elles méditeront sans doute beaucoup. Quant aux autres lecteurs, surtout s’ils souffrent d’une maladie psychique et/ou connaissent bien la psykiatrie, ils me rejoindront probablement en leur for intérieur dans ma lutte, ou se diront “le mec a vraiment envie de se flinguer socialement.” Les personnes en question s’appellent (ce ne sont que les principaux): Frofropath Tzerh, Vacille Thonthon, Judaïe Football Klub, Prurit Reuba, Ozian Kakal, et Aïe Ronchon (le pote cyber-sphérique dont l’attitude envers moi est parfois à la limite du harcèlement moral: je ne peux pas bouger le moindre orteil sur Facebook sans qu’il débarque pour m’inonder d’émoticônes débiles et d’incitation à me calmer sans capter que je vis dans une extrême solitude et suis total #nolife […]). Je pourrais aussi citer Jezuz Kom-Kom, mais son cas est beaucoup plus complexe (je pense surtout à lui car il vécut avec l’un de mes frères, dans les années 2000, une à la fois belle et sombre période qui, malheureusement, n’arrangea vraiment pas les problèmes au moins psychologiques de mon frère). Janvier 2016 donc. À l’époque, mon diagnostic de bipolarité était plus qu’hypothétique. J’étais surtout envahi d’une profondément mélancolique énergie; pour reprendre le terme employé par mon père à l’époque, j’étais très “affecté” (hyperesthésique). Dès mes premières soirées parisiennes après mon retour du Chili, je me rendis compte que Frofropath Tzerh et Vacille Thonthon se gaussaient à grand rayon de courbure social de mon “pétage de plomb” et de mes échecs professionnel et sentimental au Chili. Judaïe Football Klub était condescendante sinon ridiculisante avec moi. Lorsque j’étais au Chili en burn-out et dépression, elle me disait toujours: “rentre, rentre, nous irons au cinéma comme avant, je te présenterai des gens, etc.” Que dalle. Nous furent au cinéma… Une fois? Elle ne m’invita jamais nulle part. Je me réfugiai alors beaucoup auprès de Aïe Ronchon et Prurit Reuba (et nous passâmes de réellement bons moments, certes un poil trop toxiques). Entre juin et août 2016, je replongeai en dépression. Mon premier passage en clinique (de toute ma #truelife), au mois de septembre, fut un tournant décisif: j’en sortis définitivement diagnostiqué bipolaire, fus suffisamment bête pour ne pas m’en cacher auprès de mes plus proches, et de là partit ma marginalisation… Mais, allez, saut sans le temps. Au cours de l’hiver 2017, en remontant la pente, je me remis à beaucoup fréquenter Aïe Ronchon, Prurit Reuba, et Ozian Kakal. Ils m’appelaient tout le temps, par amitié et préoccupation, certes, mais aussi beaucoup parce qu’ils savaient que j’étais prêt à allonger cent boules pour l’achat de quelques greums supplémentaires (ce qui, bien sûr, n’arrangea en rien mes problèmes psychiques; j’étais encore en total apprentissage de ma maladie). En février 2017, je découvris Fishbach ce qui me mit dans un Up d’une jouissance infinie. Le 14 mars 2017, je me rendis au premier grand concert parisien de Fishbach, à La Cigale. Ce jour-là, après plus d’un an de désert sentimental absolu, je crois ne jamais l’avoir confessé, ce ne fut pas de Flora Fischbach dont je tombai amoureux (j’avais réellement besoin d’affection!) mais de… Michelle Blades, la bassiste. Elle me rappelait tellement mon ex-compagne chilienne! Je l’appelai “mi pequeña libellula”. Michelle Blades (déjà très expérimentée) allait et venait, tournicotait comme une toupie sur la scène, détendue, altière, alors que Flora Fischbach (encore débutante à cette échelle) semblait tendue et intimidée (elle ne chantait pas toujours en rythme, se tournait constamment vers le guitariste Alexandre Bourit pour trouver un appui…) — Michelle Blades se fit sans doute alors un peu tirer les bretelles car jamais au cours des concerts de Fishbach auquel j’assistai ensuite elle n’eut cette attitude de superstar à la place de la star. Cependant, le 12 avril 2017, j’étais présent au concert de Cléa Vincent à La Gaîté Lyrique avec Aïe Ronchon, Prurit Reuba, Ozian Kakal, et d’autres ami⋅e⋅s. Comme je l’ai précisé dans mon avant-dernier article, Flora Fischbach se situait à quelques mètres seulement sur notre gauche. Dans ma tête de grand enfant, je me dis: “tiens, c’est Flora…” Trois secondes après j’étais face à elle (et là, oui, je fallai total in love): “Fishbach? Bonjour… J’aime bien ce que vous faites, c’est pas mal (euphémisme)… J’ai trouvé sur internet une adresse Gmail à votre nom… Je ne pense pas que vous l’utilisiez encore mais il y a plusieurs semaines je vous ai envoyé un message et j’aimerais beaucoup que vous le lisiez…” Elle me demanda mon nom et me promit d’aller y jeter un oeil. Cher Journal, je m’adresse ici à toi car toutes les personnes de mon entourage connaissent cette vieille histoire. Tu veux savoir ce que disait le mail? En substance que je venais d’être diagnostiqué bipolaire, que je trouvais à travers la musique de Fishbach un élixir salvateur, et que je la remerciais du fond du cœur pour ça — et donc en filigrane: “je te révère voire je t’aime mais méfie-toi, je suis quand même dérangé du cerveau…” Je retournai me placer aux côtés de mes potes, incapable de me concentrer sur le concert de Cléa Vincent. Les quelques poudres de MDMA que ma meilleure amie de l’époque avait foutues dans mon verre de bière avant le concert m’avait rendu un tantinet confus. Virage de mes yeux sur la gauche: Flora Fischbach parcourait son iPhone. Je n’arrivai pas à y croire: “nan, nan, nan, elle doit juste regarder son Facebook, elle va oublier ton nom, retourne la voir, donne-lui une carte, n’importe quoi.” La MDMA me rendit alors réellement relou. Je me repointai vers Fishbach (par derrière, en plus) et lui tendit ma carte périmée de prof à la fac. Sa réaction fut sèche (je l’ai déjà dit! Cette femme doit avoir un sacré caractère!): paume tendue face à moi et: “Pas besoin. Je me rappelle. Vincent Tristana.”

Cher Journal, allons vite, car j’ai d’autres choses à faire. Toi, moi, une grande partie des lecteurs connaissent la suite: les concerts de Fishbach des 27 avril (Le 106, Rouen), 3 mai (Les Aralunaires, Arlon, Belgique), et 4 mai 2017 (La Cigale, Paris). Durant toute cette période, je fus certes extrêmement pesant avec Fishbach auprès de mon entourage. Alors, oui, j’ai entendu ta question. Laisse-moi chercher… Voilà, j’y suis. Entre le 12 avril et le 27 avril 2017 (où Aïe Ronchon était présent avec un autre ami), je n’envoyai qu’un seul mail (26 avril 2017) à Flora Fischbach: une longue et très personnelle interprétation de sa chanson “Le château”. Elle le lut car, si ma mémoire est bien bonne (et elle l’est…), le lendemain à Rouen, au moment des dédicaces, un peu ivre et joyeuse, elle se tourna vers Michelle Blades en lui disant: “c’est lui, mon interprète…” Le 30 avril, je lui envoyai un mail (“Dans les escaliers du donjon…”) dans lequel je racontai la soirée du 27 avril, mail qui n’était ni plus ni moins qu’une déclaration d’amour à tout son groupe. Le premier mai 2017: un mail intitulé “Multivers, Manipunivers… Un peu de métaphysique quantique” (juste des citations d’un ouvrage). Le 2 mai 2017 (ça commençait à s’accélérer dans ma tête…): un mail intitulé “Ainsi soit je, ainsi soit tu, ainsi soit il”, dans lequel je la remerciais extrêmement pour m’avoir réorienté vers Mylène Farmer et où j’évoquais que je me sentais un peu sur le fil “entre la raison et la folie” — à cause des effets paradoxaux de cette saloperie de quétiapine que l’on m’avait prescrite! Le 3 mai 2017, à 00:20: un mail intitulé “Y crois-tu?”, dont le contenu annonçait clairement mon entrée dans la manie. Une vingtaine d’heures plus tard, néanmoins, en Belgique, après le concert dans l’église Saint-Donat d’Arlon, elle était seule à la table des dédicaces, détendue, sobre, pâl⋅heureuse, souplement statuesque. “Hello…”, m’avait-elle interpelé. Il n’y avait personne d’autre que nous deux. Elle s’était emparé de mon carnet: “tiens, un quadrillage en petits points, c’est marrant… Bon, par contre, je te préviens, moi je fais beaucoup de fautes d’orthographe…” J’avais peine à y croire (pour des raisons d’entourage qui viennent ci-après) mais elle me lisait, bordel! L’entretien avait été bref: “avec les yeux”, elle savait me maintenir à distance — ou peut-être étais-je simplement trop trouillard pour lui demander d’aller boire un coup avec elle et les autres membres du groupe… Le lendemain, à La Cigale, alors que Prurit Reuba et Ozian Kakal trépignaient d’impatience à l’extérieur pour aller pécho des greums, le groupe entier m’avait décerné devant plusieurs autres fans ébahis une sorte de diplôme symbolique de fan numéro un de France. Durant toute cette période (mars–mai 2017), les prétendus “amis” précités — AR, PR, OK, et consorts connectés — ne firent que m’accuser, m’inonder de reproches, me faire culpabiliser, voir à travers ma fascination³ une preuve de ma potentielle folie (la déclenchant en même temps au passage), me dire en permanence: “arrête avec Fishbach!” Ils m’enviaient, ça les énervait que j’eusse ainsi réussi à me rapprocher de tous les membres du groupe (et en particulier de Flora Fischbach). Mais je ne faisais rien de mal! Je ne la harcelai pas! J’étais juste le plus grand fan un poil détrippé du groupe! Je voyais en Alexandre Bourit (guitares, claviers) un double de moi-même, en Nicolas Lockhart (claviers) un double de mes frères, en Michelle Blades une réminiscence de mon ex chilienne, et en Flora Fischbach… La femme de mes rêves? Ma sœur? (Désolé, papa, hein, elle fait vraiment partie de la famille; mais je n’aurai désormais plus jamais l’occasion de te la présenter…). Aurais-je pu réellement devenir ami avec eux, auraient-ils pu devenir un véritable médicament, Flora aurait-elle pu me dire: “change de psychiatre, arrête cette quétiapine qui te rend encore plus ouf que tu ne l’es”? Aurait-elle su m’orienter, aurait-elle pu m’encourager à écrire un vrai livre sur la survivance au trouble bipolaire? Je ne sais vraiment pas… Car, que se passa-t-il, au lieu de ce scénario de rêve, en conséquence de toutes les brimades que je subissais de la part de mon entourage, alors que ceux-ci, au lieu de ne faire que m’appeler pour acheter de la cocaiiine, eussent dû trouver un moyen de me faire rencontrer une vraie femme à ma portée? Je me détournai présentiellement de Fishbach (j’étais en arrêt maladie, j’aurais pu assister à d’autres concerts…), on me laissa seul, isolé, je me mis à tourner en rond dans ma tête, à totalement dériver et psykotiktoker; je me mis à envahir la page Facebook de Fishbach d’enfantines fantaisies bipolaires, mes mails devinrent quasi-quotidiens et de plus en plus hallucinants (elle me bloqua sans doute…). L’embryon de cyber-stalker que j’allais ensuite devenir se formait. Et la suite, tout le monde la connaît: explozunisation hyper-maniaque, éclatement familial, perte du festival dans les Alpes du Nord en juillet, un an de dépression, isolement social croissant, et bigbang de David Anderson avec le blog Bipolarity Report… Tout aurait dû se passer autrement! Je n’en serai pas là, avec toute la honte et la pue⋅hantise de ces dernières années, à chialer comme un con seul devant mon ordinateur! #Kassage2aiiipe! Cher Journal, représailles? Si ces gens me lisent que pourront-ils faire? Rien à part me casser la gueule — ou ruiner ma réputation, mais ça je crois que ça c’est fait depuis longtemps (rires/pas rires). Et s’ils me démontent la gueule, comme je ne sais pas me battre, j’en ressortirai plus ou moins traumatisé physiquement et moralement, je porterai plainte, je récupérerai quelques dizaines de milliers d’euros et/ou ils passeront plusieurs semaines ou mois en prison. Reste toutefois le cas de Aïe Ronchon, mon ancien meilleur ami… Tu as raison! Lorsque je me suis installé sur Paris à la fin du mois d’octobre dernier, que m’a-t-il dit? “On va rattraper le temps perdu!…” Je pensais qu’il allait m’inviter à des soirées, me faire rencontrer des gens. Pratiquement que dalle! Pas de réponse à mes appels, à part des SMS du genre: “caaalme-toi, je suis pris ce soir…” Et ensuite, quand j’ai passé deux mois au fond du trou, hein? Un véritable “meilleur ami” serait accouru à la rescousse (vingt-cinq minutes de métro, pas plus…). Nous verrons s’il accomplira les actes de pardon que je lui imposerai ou non… Attends, attends, attends, cher Journal, tu me saoules un peu, là, en fait, et… Mais, mais, mais… Qui voilà? Ma petite libellule Michelle Blades! “Tranquilizate profe. Aquí es suficiente. Te vas a dañar demasiado. Ahora es tiempo para abrir de nuevo La petite voix de Mia Lee” — “de acuerdo, linda. Y gracias, de lo fundo del corazón. Cuando escribiste, el 4 de mayo 2017, en el estuche del vínilo de A ta merci, ‘con amor, Michelle’, supe de imediato que un día escribiría esta frase de agradecimientos. Extraño…” 

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