J’ai (enfin) réussi à refiler ma place pour le concert de φ!

Je pense que de nombreuses personnes dans mon entourage seront rassurées. “Tu ne vas quand même pas y aller?”, entendis-je, à raison, lors de ma mini-pendaison de crémaillère de vendredi dernier. Après moult tentatives et annonces sur les réseaux sociaux — y compris en envoyant vainement une “story” directement à l’intéressée sur Insta pour qu’elle fasse le relais (voir je ne sais plus quel article) —, d’abord au prix d’origine puis gratuitement, une sympathique inconnue m’a contacté tout à l’heure dans le fil d’une conversation sur Facebook. Je lui ai illico presto envoyé la place en PDF. For free. Elle était folle de joie. Et, quant à moi, je me suis senti délesté. Quelque chose d’inexplicable. Je l’avais bien dit: le passé doit devenir le passé. Je vais peut-être arrêter de cauchemarder la nuit. Du coup, cela fait trois fois de suite que j’écoute le dernier album de Suede.

En faisant l’hypothèse que mes cauchemars relatés dans les articles blablabla (“The Fishbach Issue” Part 1, 2, and 3) avaient une très faible probabilité de se produire dans la réalité, qu’aurais-je réellement risqué socialement et médicalement à aller voir φ à l’Olympia? Tout d’abord de m’évanouir dans le métro — je reprécise ici qu’après trois semaines de trop belle euthymie, ma dépression est repartie de plus belle et plus profonde: j’étais tellement lent à remplir mon caddie à la caisse du Franprix ce matin que les gens me bousculaient — mais quand finirai-je de payer psychologiquement mais surtout biologiquement le prix de mon irréellement long et intense accès fishbacho-maniaque qui s’étala de juillet 2018 à décembre 2019? Je me connais: ce n’est pas en dix jours que tout ça va se régler. Soit. Imaginons cependant désormais le Sir Tristana à l’Olympia le 30 novembre (ayant trouvé le moyen de contacter un Jimmy et de prendre un peu de C pour tenir le coup…). Je connais φ: elle aime son public (quelqu’un mis à part…), elle aime le rencontrer, se livrer au jeu des dédicaces et des selfies. Imaginez-moi incapable de ne pas aller la voir en chair et en regards: mais quels tirs-au-hasards verbaux (sinon giflesques) me serais-je pris dans la gueule? Qui suis-je pour elle? Quels cauchemars pourra-t-elle avoir fait de son côté en supposant ma présence à son triomphal concert de clôture de tournée? 2018… 2019… C’est très loin, mais il y a des écrits, des comportements qui ne s’oublient jamais. Ainsi, dans ses hypothétiques cauchemars m’aura-t-elle supposé de mèche avec Daesh? M’aura-t-elle vu sortir un flingue et la shooter à bout portant (comme dans le film Velvet Goldmine) — le stalker se transformant en blade runner? M’aura-t-elle vu se jeter sur elle à l’issue du concert pour l’embrasser et la peloter de force?… Who knows? Elle apprendra peut-être d’une manière ou d’une autre que je ne viens pas le 30 novembre et ne s’en sentira que soulagée. Voilà pour la partie sociale. Sentimentalo-médicalement, désormais, qu’aurait-il pu se produire en moi? Je vois trois hypothèses contrastées. Uno: une déception artistico-stylistique, me plongeant dans la nostalgie de ses tous premiers concerts (je viens d’ouvrir la pochette de son EP de 2015 que j’avais acheté à Rouen, le 27 avril 2017: elle avait bien signé d’une sorte de “φ” accompagné de petits oiseaux que Michelle Blades, sa bassiste d’alors, avait transformés en petits cœurs… Ils étaient jeunes à l’époque and I was 15 again), nostalgie augmentant conséquemment ma dépression et me faisant un peu plus rentrer dans l’auberge. Secundo: un émerveillement discret, une éclipse rapide après le concert, un clic, un hit, comme après la découverte du dernier disque de Suede, me faisant — momentanément? Durablement? — sortir la tête de l’eau. Et, évidemment, tertio, ce que tout le monde (y compris moi) a pu craindre: un shift thymique dramatique, une retombée en amour pathologique, et, de proche en proche, une nouvelle phase maniaque avec harcèlement moral sinon plus, chute d’eau faisant déborder la vasque, avec dépôt de plainte, procès, hospitalisation d’office, ruine morale et sociale…

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2017.02.11 – 2022.11.21 : a part of me has died. Probably for the best.

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Merci Laura

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