Non-exploit No. 0: j’avais aujourd’hui un repas de famille en proche province pour lequel j’ai dû décliner — prendre le métro et le tramway, me faire ramasser en bagnole, tout ça, c’était bien au-dessus de mes forces, compte-tenu que le seul fait de me déplacer dans mon studio est un gentil calvaire — j’ai mis vingt minutes pour parvenir à sortir de mon lit après ma deuxième sieste de la matinée. Exploit No. 1: j’ai réussi à prendre une douche — mais Dieu que ma salle de bain est dégueulasse. Exploit No. 2: je suis face à mon ordinateur en train d’écrire — mais tremblant tellement que je suis obligé de corriger un mot sur quatre environ. Exploit No. 3 à organiser: faire une balade jusqu’à Darty pour m’acheter une cafetière bobun remplaçant ma Senseo HS — exploit qui n’aura pas lieu: il fait trop froid et je suis trop faible; j’ai déjà essayé hier et ai dû faire demi-tour au bout de deux cents mètres tant marcher un kilomètre et demi me semblait au-dessus de mes forces. Chaque jour depuis une semaine je glisse un peu plus sur mon échelle d’humeur et d’énergie sans parvenir à me raccrocher aux barreaux: –1… –3… –5… –7… Je suis juste au-dessus de la “zone de mort” (voir cet article). Mais savez-vous quoi? Au bout de trois ans presque continus, ce mode de vie devient peu à peu une “routine” — la “normalité”.
Tout cela dit, je suis au moins libéré d’une angoisse (voir “The Fishbach Issue”): sauf miracle et shift soudain vers le haut, le 30 novembre, je serai totalement incapable de me déplacer jusqu’à l’Olympia et tenir deux heures debout dans le parterre pour le concert de Fishbach (j’ai déjà essayé de revendre la place, sans succès; j’attends encore un peu après quoi je la donnerai). En tant que stalker, je me suis posé une question en sortant de la douche: avec tous les messages et liens vers mes anciens blogs délirants voire diffamatoires que j’ai pu lui envoyer, essentiellement entre 2017 et 2019, et les petits messages d’excuse et d’admiration que je n’ai jamais pu m’empêcher de lui faire parvenir dans les trois années qui ont suivi, pourquoi ne m’a-t-elle jamais répondu un simple “fuck you, leave me alone”? Parce qu’elle sait que je suis malade psychique et que j’en souffre, laissant ainsi, magnanime, glisser de côté cette communication à sens unique — se rappelant en outre à quel point j’étais un mignon et timide groupie (son premier, sans aucun doute) lors de ses tous premiers concerts d’envergure au début de l’année 2017? Ou parce qu’elle attend que je reparte dans l’horreur maniaque des années 2017–2019 et la diffamation totale (jusqu’aux insultes et aux menaces) pour, cette fois-ci, porter réellement plainte? Mystère… La réalité se situe sans doute à mi-chemin entre ces deux options.
Je me pose cependant une autre question: mes activités musicale et surtout cybernétique d’hier (voir cet article), à tagger et balancer à tout va une “playlist–blind test” à une poignée de “célébrités” sur Instagram et Facebook, constituent-elles un délire ou simplement un acte de désespoir? Dans le premier cas, souffrirais-je ainsi d’un trouble schizo-affectif (pseudo-trouble bipolaire assorti de comportements délirants même en phases dépressives)? M’assommera-t-on dans le futur de neuroleptiques supplémentaires? Ou devrais-je simplement détruire ma box pour ne plus avoir accès à internet? Non, non, non, non!
Post-scriptum: Mia Lee, si tu parcours ces lignes, sache que ton roman La petite voix est bien posé sur ma table de chevet. Mais mon déficit d’attention atteint en ce moment de tels niveaux que je suis totalement incapable de lire quoi que ce soit…