Je ne cours plus. Je ne cours plus sur ce “chemin de ronde” long de seulement 750 mètres dans le “parc” de la clinique. Chaque jour je m’évade. Je connais presque tous les parcours alentour, par monts et par vaux, sur chemin et sur route, au travers des champs comme des bois, dans un rayon d’au moins dix kilomètres. Je l’ai toujours fait, en dépression comme en manie. Je l’ai toujours fait et, en quatre séjours ici, parfois longs de plus de deux mois, on ne m’a jamais rien dit. Défaillance du système de vidéosurveillance? Fermeture des paupières de la part des infirmières? Qu’importe, je continue. Aujourd’hui j’ai mis les bouchées doubles: malgré une légère fatigue musculaire, je cours 1 h 15 min le matin sur sentiers et chemins, je saute le repas du midi, et je repars dans la foulée pour plus de 1 h 30 min sur routes au cours desquelles, malgré une pause express un peu chiasseuse, je visite un puis deux puis trois puis quatre puis cinq patelins dans la campagne verdoyante. Je vais lentement, gardant des ressources pour accélérer sur la fin, avec toujours en tête ce vieil adage: “dans deux heures, je serai toujours capable de soutenir ce rythme.” Parfois, j’aimerais ne faire que ça: courir et ne penser à rien d’autre.
Je regarde le titre de cet article: peut-être est-ce déjà fait, non?
Bipolarity Report - From Dusk to Dawn in Mental Disorder 
Bonjour Vincent,
Peut être que les infirmiers et médecins ne disent rien pour que tu restes ” responsable ” et n’évite de devenir dépendant d’eux ? Une hospitalisation est souvent régressive, on s’en tient à ce que le soignant dit, avec peu de possibilités de remettre en question leurs propos. Pour vivre avec une maladie chronique comme la bipolarité, il faut se connaître, s’expérimenter, et donc connaître la valeur et la porter de ses actes sur notre santé, faire des choix et en être responsable. Une infantilisation excessive lors d’un séjour en clinique entraverait ce processus. Bonne journée
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