Un mois. Tout est passé si vite. Tout est trop passé trop vite. Ma sortie prématurée de la clinique (au bout de presque trois mois quand même…), la séparation explosive d’avec ma copine, mes sorties en courant, le matin, le soir, les consommations d’abord ponctuelles puis régulières de cannabis, ma recherche et trouvaille d’appartement, l’emménagement, les démarches à la bourre… Tout ça d’un coup à la sortie de la clinique ça faisait trop. D’où très vite ce sentiment: je chute, je rechute, j’ai chuté, j’ai rechuté, c’est trop tard, me voici à nouveau échoué, vrillé, incapable de tout accomplir seul de mes actes quotidiens, baignant dans des jours teintés de mort et de vide. Toujours cette sensation d’un handicap grandissant. Je ne suis à nouveau plus rien, je ne sens à nouveau plus rien. Des années sans lire ou presque… Ma dépression ou mon dépéréssiment culturel. J’arrive, dans le meilleur des cas, à écouter Avec les yeux de Fishbach une ou deux fois par jour, sans grand enthousiasme — et Dieu sait pourtant que… J’ai pris ma décision. Dans quelques jours, je serai à nouveau à la clinique. Je raterai le concert de Fishbach à Rouen à la fin du mois d’avril et sans doute aussi celui de Suede à Paris au mois de mai. Qu’ils sont loin les rêves de ma phase maniaque du mois de janvier! Flora! Oh! Flora! Spring and my own goddess of machinchose! Le calice ne marche-t-il plus donc plus?
Il faudrait que je me tonde. Le maillot et la barbe. Et que je change de tee-shirt un jour de temps en temps.
Le bonheur est toujours trop beau pour être vrai.
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