Tout va bien (Route vers l’euthymie)

La vie est redevenue agréable à la clinique. Je parle de nouveau un petit peu aux gens, je suis aimable avec les infirmières, et le personnel du self, connaissant mon gros appétit, me propose toujours des rations conséquentes et s’enquiert de mon opinion quant à la qualité des repas. Je ne suis pas irritable. Je ne suis que peu angoissé en comparaison des dernières semaines. Je me suis remis à courir tous les jours, sans excès, sans douleurs, des sorties plutôt courtes et dynamiques — et les endorphines sont bien de retour. Je fume quelques cigarettes, avec plaisir (quand je repense à l’absence de saveur qu’elles avaient en 2020 et 2021…). Je suis de nouveau en contact par Messenger avec Sylvestre; nous nous entendons bien, finalement. La relation avec mon psychiatre est intéressante: je ne suis pas ce qu’on appelle un patient compliant mais bien plus un patient proactif — commençant à connaître aussi bien mon cas que les traitements qui y sont ou non adaptés, je décris à mon médecin mon état, lui suggère les adaptations pharmaceutiques, auxquelles il donne presque toujours son aval; ainsi, sentant poindre l’hypomanie et la tachypsychie (trois articles écrits ce weekend; nuits trop courtes avec réveil précoce), je lui ai proposé d’augmenter la dose d’un de mes régulateurs d’humeur; cela a immédiatement payé. Mon traitement quotidien reste lourd, toutefois: 30 mg de Valium comme anxiolytique (avec du Xanax entre les prises si besoin); 200 mg de Lamictal, 800 mg de Theralite (lithium), et 7,5 mg d’Abilify comme régulateurs d’humeur: 150 mg de Clomipramine et 30 mg de Seroplex comme antidépresseurs. Outre les tremblements et les défauts érectiles (qui seront facilement corrigés avec du Cialis en temps et en heure), je ne souffre pas d’effets indésirables. Reste désormais à voir comment mon état va évoluer dans les jours et semaines à venir et si je pourrai diminuer (significativement?) les antidépresseurs. Suis-je enfin sur la bonne voie?