Pas besoin d’épiloguer: près de huit ans après le premier et incertain diagnostic, je suis totalement, profondément bipolaire — pour les définitions, analyses et illustrations simples, cf. la page “Contact et info” et cet article datant du 29 septembre 2020. J’entends dans le présent article énoncer rapidement les comorbidités de mon trouble bipolaire (attitudes déviantes et troubles associés exacerbant ma maladie dans un vortex descendant–ascendant — plus simplement dit: boucle de rétroaction):
- En grande partie en phases hypomaniaques et maniaques mais également en phases dépressives et pseudo-euthymiques, tachypsychie (accélération et concentration des idées; activité cérébrale surélevée et épuisante; “brouillon de conscience permanent”; à ne pas confondre avec la “fuite des idées”);
- Trouble d’anxiété généralisé (traduit en termes somatiques par des tremblements, des sensations d’oppression, et une impossibilité à tenir en place);
- Troubles obsessionnels avec, au premier rang, comme constante “flottante”, ce que j’ai appelé depuis le début de ce blog la fishbachomanie (obnubilation passionnelle voire délirante par la chanteuse Fishbach depuis 2016–2017, époque où mon trouble bipolaire explosa [où elle plus moi-même le fîmes exploser?], se transférant du type II vers le type I; cf. presque tous les articles de ce blog), puis, comme paramètre récurrent, entre autres, le besoin, jamais assouvi, de laisser une trace posthume par l’écrit, et, enfin, comme constante fixe, en terme plus simple comme “fond d’écran” de mes états d’âme, l’obnubilation par la mort et les chemins qui y mènent (essentiellement la maladie, de temps en temps le suicide);
- Comme corrollaire de ces trois premières comorbidités, déficit chronique d’attention (exemple: alors qu’enfant, adolescent et jeune adulte j’étais un très grand lecteur, il m’est devenu de plus en plus difficile de lire et terminer un roman ou un essai);
- Problèmes d’addiction (caféine; nicotine; substances illicites avec au premier rang le cannabis; sport; anciennement travail);
- Nostalgie plus ou moins croissante en fonction du temps passant, extrêmement forte depuis le “Big Bang” de mon trouble bipolaire (première crise maniaque alors que je vivais et travaillais au Chili en 2015 et provoquai un véritable “sabotage” de mes vies amoureuse et professionnelle), exacerbée dans le temps long par la mort de ma mère d’un cancer en 1994, mais remontant au… Disons, précisément, 6 septembre 1991 (comment oublier cette fin d’après-midi? C’était un vendredi, juste avant ou après la rentré des classes, j’étais parti courir; j’avais fixé le soleil rougeoyant descendre vers l’ouest et la nostalgie m’avait pour la première fois intensément envahi);
- Du fait du poids de ma maladie et de la fréquence de mes allers et retours entre hôpitaux et cliniques d’une part et monde extérieur (monde ‘réel’) d’autre part, problèmes d’irresponsabilisation et de dépendance matérielle comme affective à l’égard de ma famille et du système national de soutien social;
- En phases (hypo-)maniaques et/ou d’arrêt volontaire et inconscient du traitement pharmaceutique, libido et sexualité exacerbées;
- Dans les phases de superposition d’états thymiques et d’intense tachypsychie, tendance à sinon besoin d’être solitaire associé(e) à un sentiment d’oppression par les autres;
- Essentiellement en phases maniaques, paranoïa et délires de persécution;
- De par ma maladie même, ses complications du fait d’un diagnostic tardif, et mon choix de ne pas dissimuler le tout sinon de l’exacerber dans mon exposition sur internet et mon discours, soumission à un isolement social croissant;
- Troubles alimentaires: entre 1994 et 1997, période où je me mis, trop jeune, à pratiquer de façon stakhanoviste le marathon, je souffris d’orthorexie voire d’anorexie (avec une descente à l’extrême jusqu’à 62 kg alors que je mesure 1,91 m); cette orthorexie a pu ensuite resurgir en d’assez brèves occurences:
- (…)?
Détail intéressant sinon amusant: plusieurs patients avec qui j’ai pu discuter ici m’ont fait remarquer que ma fischachomanie pouvait correspondre à un trouble narcissique: “elle te ressemble tellement… Elle est mince et athlétique comme toi… Son regard est un peu semblable au tien… Elle s’est dite schizophrène? Pas étonnant qu’elle ait été si clémente avec toi dans le passé… Etc.” — plus fondamentalement je ne ferais que voir en Fishbach, en sa musique, en ses textes, qu’un reflet de moi-même. Miroir, mon doux miroir, puis-je me lancer ici dans le grand jeu des synchronicités entre votre existence et la mienne: corrélation alocale de fenêtres de vécu personnel comme évoqué dans le point (6) supra ou comme cette invraisemblable année 2017 (embrasement de votre carrière — “on me nomme la mort, on me dit tu” — en parallèle de l’explosion de mon trouble bipolaire et d’événements d’ordalie, de frôlement de la mort)?
“Non, Vincent, non, c’est à la limite du délire maniaque et tellement déjà vu, so passé…”
Tout cela dit, y a-t-il une conclusion à tirer autre que: “je ne suis pas sorti de l’auberge”?…
Heureusement que tu restes dans l’incertitudes car tu n’es pas bipolaire mais souffres d’une maladie ou trouble qui peut se résorber avec un bon traitement, je pense qu’il est facile de se réduire au trouble comme une identité figé et symptomatique alors que l’être humain a tendance à oublier qu’il n’est toujours ébauche et métamorphose, tes agissements ne sont pas que le reflet caricatural d’une maladie même pas définie de la même manière qu’il y a 10 ans …
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Désolée j’ai pas relue mon commentaire et y’a des fautes
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don’t worry
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