Clinique, Jour 15 (Schizoman)

Hier, une fille m’a dit que j’avais un “joli petit cul”. Et puis, ce matin, le psychiatre que je vois, après une longue discussion centrée sur mes délires passés, sort le gros mot, que j’avais déjà évoqué dans un lointain article écrit cet hiver: schizophrénie. Je repense à et reparle de ces longues phases des années 2018 et 2019 où j’étais soit-disant en phase maniaque mais où je n’étais pas euphorique, où je ne voyais pas le monde dans un filtre de magnificence absolue, où j’étais complètement déconnecté socialement, où j’étais souvent très triste, jusqu’à passer des heures à pleurer dans mon lit ou face à mon ordinateur — et où cette souffrance s’entremêlait avec la démence. Je vois le doute dans les yeux du praticien. Et puis, sans lui en parler, je repense à tous ces articles à moitié fous, souvent hantés par ma passion pour Fishbach, écrits dans le grand corps de ce blog au fin fond de la dépression: délires purs ou délires dérivant d’un ressassement de délires antérieurs? Qui, que suis-je au final? Qu’est-ce qui m’a rendu comme ça? La drogue? Je ne sais pas. Mais au final, le plus probable: je serais atteint d’un trouble schizo-affectif. Je l’avais déjà dit, déjà supposé. Je devrai faire avec. Je ne veux pas penser à comment cela pourrait m’invalider au niveau professionnel. Je veux juste sortir courir, malgré la pluie, malgré mes genoux fragiles, et juste me dire que le sport pourra peut-être encore dans le futur me sauver, me stabiliser.

“Thank God for mental illness” (The Brian Jonestown Massacre)

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